Résumé
Au Maroc, la situation linguistique connue par sa diversité est taxée de multilinguisme avec diglossie ou même avec triglossie. Toutefois, elle engendre des lectures qui ravivent à chaque fois le débat autour des statuts et des natures des langues. Des langues sont considérées comme véhiculaires, d’autres comme vernaculaires, quelques-unes sont officielles, hautes et dotées de prestige, d’autres basses ou minoritaires, référant à des classes sociales dominantes ou dominées. D’aucuns parlent de malaise, de tendance à la hiérarchisation ; d’autres qualifient la situation de mosaïque ou de creuset, et il y en a même ceux qui la qualifient de fracture, de conflit de position, de drame et même d’affrontement. Le présent appel aspire à susciter l’intérêt de la communauté universitaire autour de la problématique des langues en cohabitation, en coexistence ou en belligérance. Plusieurs questions s’imposent : Quelle voie faut-il suivre pour un vivre-ensemble linguistique ? Comment apaiser les tensions entre les différents locuteurs en présence dans une aire géographique donnée ? Quelle solution proposer à la fracture linguistique, à la glottophobie et à l’insécurité linguistique ?